Le conservateur d’ensilage, également appelé additif, est un élément clé de l’alimentation des animaux d’élevage. Utilisé pour améliorer la qualité et la durée de conservation des ensilages, il permet à la fois de limiter les pertes nutritionnelles et de réduire les risques sanitaires liés à leur consommation. Cet article vous propose de découvrir en détail les différents types de conservateurs d’ensilage et leurs modes d’utilisation, ainsi que les précautions à prendre lors de leur emploi.
Les différents types de conservateurs d’ensilage
Pour choisir le bon conservateur d’ensilage, il convient tout d’abord de connaître les différents types disponibles sur le marché. On distingue généralement trois grandes catégories :
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1. Les accélérateurs de fermentation
Les conservateurs dits « accélérateurs » ont pour objectif de favoriser rapidement la production d’acide lactique, afin d’assurer une bonne acidification du fourrage et empêcher le développement de micro-organismes indésirables.
Constitués principalement de bactéries lactiques sélectionnées, ces conservateurs assurent un démarrage rapide de la fermentation et une meilleure stabilité de l’ensilage dans le temps. Ils sont notamment recommandés pour les ensilages de plantes entières (maïs, sorgho…) ou de légumineuses riches en protéines (luzerne, pois…), ainsi que pour les fourrages à faible teneur en sucres solubles ou en période de stress hydrique.
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2. Les retardateurs de fermentation
Les conservateurs dits « retardateurs » ont pour but de ralentir la fermentation et de limiter l’échauffement de l’ensilage. Ils sont principalement utilisés pour les fourrages riches en glucides fermentescibles, tels que les mélanges céréaliers ou les maïs immatures.
À base d’acide propionique ou de sels minéraux tampons, ces produits permettent de prévenir la dégradation des nutriments et l’apparition de moisissures aérobiennes désagréables au goût et dangereuses pour la santé des animaux d’élevage.
3. Les conservateurs combinés
Certains conservateurs intègrent à la fois des bactéries lactiques et des inhibiteurs de fermentation dans leur composition. Ces additifs « combinés » offrent une solution polyvalente pour optimiser la conservation des ensilages : ils favorisent la production rapide d’acide lactique tout en régulant le pH et en limitant l’échauffement du fourrage.
Comment choisir le bon conservateur d’ensilage ?
Pour bien choisir son conservateur d’ensilage, il est essentiel d’évaluer les caractéristiques du fourrage à ensiler, telles que :
– La teneur en matière sèche : un ensilage trop humide risque de subir une fermentation indésirable et de générer des pertes importantes de nutriments. Un additif accélérateur de fermentation pourra alors être utilisé pour stabiliser rapidement le pH du milieu.
– La teneur en sucres solubles : plus la concentration en sucres assimilables est élevée, plus le fourrage est susceptible de fermenter rapidement et de provoquer un échauffement important. Dans ce cas, l’utilisation d’un retardateur de fermentation peut être recommandée pour préserver les qualités nutritionnelles de l’ensilage.
– Le type de culture : certaines plantes comme les graminées ou les légumineuses ont tendance à présenter une faible concentration en bactéries lactiques naturelles, rendant nécessaire l’apport de conservateurs spécifiquement adaptés à leur conservation.
Les modalités d’utilisation du conservateur d’ensilage
Lors de l’application du conservateur, il est important d’adopter un taux et un mode d’incorporation appropriés à la nature du fourrage et aux conditions climatiques.
Taux d’application
Le taux d’application dépend généralement du type de conservateur utilisé et des caractéristiques du fourrage à ensiler :
– Pour les accélérateurs de fermentation, il se situe entre 1 et 5 litres par tonne de matière verte, selon la teneur en matière sèche et en sucres solubles du fourrage.
– Pour les retardateurs de fermentation, il varie de 4 à 20 litres par tonne de matière verte, en fonction de la concentration en glucides fermentescibles et des conditions climatiques.
Il est important de se conformer aux recommandations du fabricant pour garantir l’efficacité du produit et éviter tout risque de surdosage ou de sous-dosage.
Mode d’incorporation
Le mode d’incorporation du conservateur dans l’ensilage peut varier selon les produits et les équipements disponibles :
- L’application directe sur le fourrage lors de la récolte, à l’aide d’un pulvérisateur adapté.
- L’injection du conservateur dans le fourrage au niveau de la remorque auto chargeuse ou de la masse des ensileuses automotrices.
- Le mélange préalable avec de l’eau, puis incorporation dans l’ensilage lors du tassage.
Dans tous les cas, il est essentiel de veiller à une répartition homogène du conservateur sur l’ensemble du fourrage, afin de maximiser son efficacité.
Les précautions à prendre lors de l’utilisation d’un conservateur d’ensilage
Pour assurer une utilisation optimale et sécurisée des conservateurs d’ensilage, quelques précautions sont à respecter :
– Respecter les consignes d’utilisation : il est primordial de se conformer aux recommandations mentionnées sur l’étiquette du produit (dose, mode d’emploi…), ainsi qu’aux bonnes pratiques agricoles en vigueur.
– Porter des équipements de protection individuelle : lors de la manipulation des conservateurs d’ensilage, il est important de se protéger en portant un masque, des gants et des lunettes de sécurité.
– Conserver les produits dans un endroit approprié : les conservateurs doivent être stockés à l’abri de la lumière, de l’humidité et des températures extrêmes, hors de portée des enfants et des animaux.
En suivant ces préconisations, vous pourrez tirer pleinement parti des avantages que procurent les conservateurs d’ensilage, contribuant ainsi à la réussite de votre élevage et à l’amélioration du rendement et de la qualité de vos fourrages ensilés.