L’agriculture bio aussi efficace que les pesticides

agriculture bio

Le secteur de l’agriculture biologique est en plein essor. Fin 2017, la surface cultivée selon les principes de l’agriculture biologique était de 1,8 millions d’hectares soit 16% de plus que 2016. Cette superficie représente 6,6% des surfaces cultivables en France. Le gouvernement fixe le cap à 15% d’ici 2022. Cet objectif a des chances d’être atteint en considérant la politique volontariste de l’Etat qui a mis en place des aides à la conversion en bio sans compter les aides européennes. Le propre de l’agriculture biologique est qu’elle n’utilise pas des produits chimiques de synthèse tels que les pesticides. Selon une étude récente effectuée par des chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique (INRA), il est possible de réduire l’usage des pesticides sans conséquences néfastes pour les produits agricoles. Cette recherche semble sonner le glas de l’idée selon laquelle l’agriculture avec les produits chimiques serait plus performante que l’agriculture biologique. Est-ce donc pour demain que nos assiettes seront exclusivement garnies de produits de l’agriculture bio ?

Ce que révèle l’étude de l’INRA

Est-ce la fin du recours aux pesticides dans nos pratiques agricoles ? Dans tous les cas, un papier scientifique d’une recherche menée par l’INRA conjointement avec l’Université de Rennes 1 affirme que l’usage des pesticides n’est nullement indispensable pour une agriculture performante et de qualité. Il ressort de cette recherche qui s’appuie sur plus d’une centaine de publications, que l’agriculture biologique n’est pas handicapée par le non-recours aux pesticides. Bien au contraire, il semblerait qu’une agriculture biologique soit plus résistante contre les bioagresseurs que l’agriculture classique utilisant les pesticides. Contre les bioagresseurs tels que les agents pathogènes, les mauvaises herbes ou les animaux ravageurs, l’agriculture biologique permet une régulation naturelle qui est plus significative que dans le cas de l’agriculture classique.

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D’après le papier de l’INRA, l’agriculture biologique garantit un respect de l’équilibre naturel entre espèces. Cette qualité de l’agriculture biologique la rend plus efficace que l’agriculture classique qui fait usage des pesticides. Leur enquête montre que lorsque les deux types d’agriculture font l’objet d’attaques provenant d’insectes, l’agriculture biologique est moins sujette à la prolifération de champignons ou de bactéries que l’agriculture utilisant les pesticides. Cette recherche met sans doute de l’eau dans le moulin des détracteurs des pesticides qui pointent du doigt les conséquences néfastes de ces produits pour la santé humaine et l’environnement.

Une agriculture biologique qui ne convainc toujours pas certains agriculteurs

Cette étude de l’INRA a été accueillie avec beaucoup de circonspection et de réserve par les exploitants agricoles. En effet, d’aucuns soulignent le caractère intéressant de l’étude mais ne manquent pas de souligner que celle-ci reste muette sur la productivité des exploitants qui ont fait le choix de l’agriculture biologique.

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Il existe en effet des écarts de productivité importants selon que l’on a recours à l’agriculture bio ou à l’agriculture conventionnelle. Par exemple, une vache sous l’élevage conventionnel produit à peu près 9000 litres de lait annuellement alors que dans l’agriculture biologique la production tomberait à 5000-6000 litres. L’autre objection que l’étude fait naître renvoie à la complexité de l’agriculture biologique. Si un agriculteur veut se convertir au bio, il est indispensable qu’il subisse une formation continue, une éventualité qui peut rebuter certains.

Malgré les réticences, l’Etat veut encourager l’agriculture biologique

L’Etat français a pris un certain nombre de mesures pour encourager les initiatives de conversion à l’agriculture biologique. Le ministre Stéphane Travert a annoncé que les crédits d’impôt au bénéfice de l’agriculture biologique devraient être maintenus en 2018. On peut noter également l’existence d’aides européennes entrant dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).

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